Dans un milieu relativement masculin, Caroline Frey, trentenaire élégante et dynamique dénote.
Œnologue et gérante du château La Lagune dans le Bordelais, elle ose la révolution dans ses vignobles !
C’est avec plaisir que nous la recevons à l’INSEEC pour prodiguer ses conseils à la promotion Vins, Luxe et Spiritueux.
La Maison Paul Jaboulet Aîné et le groupe Frey
Fondée en 1834, la Maison Paul Jaboulet Aîné fut rachetée en 2006 par le groupe financier Frey. Elle possède alors 100 hectares en Champagne, une participation dans la firme Billecart-Salmon, et le château La Lagune, 3ème Grand Cru classé Haut-Médoc, le Château de Corton André en Bourgogne et les domaines Paul Jaboulet Aîné en Vallée du Rhône.
Après pendant un temps avoir été tentée par une carrière dans le milieu équestre, sa passion, Caroline Frey obtient son diplôme d’oenologue à Bordeaux. Après un apprentissage auprès de Denis Dubourdieu, elle intègre La Lagune : «Je démarre doucement, avec beaucoup d’humilité, dans une position difficile : je suis jeune et confrontée à des personnes qui travaillent là depuis quarante ans, je suis une femme et, cerise sur le gâteau, la fille du propriétaire.”
Caroline Frey assure la conduite des vignobles de sa famille et impose progressivement son style : innovation, rigueur et…passage au bio.
Caroline Frey et le pari de la viticulture bio
Poussée par son sens éthique et sa volonté d’améliorer sans cesse la qualité de ses vignes et de son vin, Caroline Frey entreprend une réorganisation en profondeur de ses vignobles. Agriculture raisonnée pour commencer, démarches globale norme ISO 90001 (gestion) et 14 001 (environnementale), amélioration de la biodiversité et même biodynamie ! Ainsi, après 10 ans de travail en agriculture biologique, elle offre à La Lagune un premier millésime 2016 certifié bio.
Ce sont au final, 350 hectares de vignobles qui sont certifiés Haute Valeur Environnementale, 250 hectares bio et 50 hectares « refuge biodiversité ». Et ce dans une démarche globale de respect de la nature, des riverains et du consommateur final.
Une démarche très favorablement reçue par les étudiants du Bachelor Vin et Spiriteux et du MBA Wine Marketing & Management, fortement sensibilisés aux problématiques environnementales.
Caroline Frey a d’ailleurs rappelé à ce sujet qu’elle comptait énormément sur les jeunes diplômés inseecois pour diffuser les bonnes pratiques et les innovations en termes de RSE au sein de la filière. Que beaucoup de châteaux et négociants avaient du mal à évoluer à ce sujet et que le changement viendrait grâce à l’embauche de la nouvelle génération de professionnels dans les vins et spiritueux.
La conférence s’est poursuivie par une dégustation du Château La Lagune 2011, 2012 et 2015 pour tous les étudiants, professionnels de la filière et le staff de l’école.
Merci encore à Caroline Frey pour sa participation à cet événement ! Vous aussi souhaitez participer à nos prochains événements ? N’hésitez pas à nous suivre sur notre page RDV professionnels et sur notre page LinkedIN.
Le saviez-vous ? Différence entre le BIO et la BIODYNAMIE
Les vins bios sont des vins issus de l’agriculture biologique et qui respectent un certain cahier des charges. Par exemple, il y est interdit d’utiliser des engrais et produits chimiques comme les pesticides ou insecticides. Pour traiter les maladies fréquentes de la vigne les vignerons utilisent donc des traitements à base de soufre ou de la bouille bordelaise (à base de cuivre).
Il faut minimum 3 ans pour obtenir une certification bio, pendant ce laps de temps le vignoble est en conversion bio.
Les vins biodynamiques quant à eux sont produits selon les préceptes de l’agriculture biodynamique. Les principes de cette agriculture peuvent s’appliquer aussi bien aux méthodes de la culture de la vigne qu’à la vinification du vin.
Globalement, la biodynamie considère que la vigne, le sol et la terre forme un tout et qu’il faut en préserver l’équilibre.
L’utilisation d’engrais chimiques ou de pesticides est interdite, tout comme dans le BIO. Mais la biodynamie va plus loin que l’agriculture biologique classique : elle applique les calendriers solaire et lunaire pour travailler la vigne, l’utilisation des levures indigènes du vin et un collage sans intrants. L’utilisation du soufre est aussi plus faible que dans les vins bios.