Le tableau de confrontation est complété ? Des pistes de réflexion ont pu être dégagées ? À ce stade, une grande partie du travail a été effectuée. Avant la rédaction finale et de finir votre épreuve de culture générale de BTS MCO en alternance , de BTS NDRC alternance ou d’un autre BTS en alternance, l’organisation des idées est une étape incontournable.
Rédiger sans plan, au fil de son inspiration, serait un pas vers l’échec…
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I. Rappels
A. Ce qu’impose la consigne
On se souvient que la consigne exposait les trois grandes caractéristiques de la synthèse : objective, concise et… ordonnée.
Après la lecture et le tri des informations collectées dans les documents, une opération de classement s’impose. Le plan va guider la rédaction et lui donner sa cohérence.
B. Qu’est-ce qu’un plan ?
Un plan est généralement constitué de deux ou trois parties. Chaque partie se compose de deux ou trois paragraphes.
Le plan articule les différentes idées des documents : il organise l’ensemble du travail, à la manière d’un chef d’orchestre.
On se souvient également sur le plan n’apparaît pas sur la copie : aucun titre ni tiret ou encore numérotation des parties.
C. Qu’est-ce qu’un « bon » plan ?
Les recettes miracles n’existent pas. Inutile donc de chercher le plan qui vous permettrait dans tous les cas d’échapper à ce moment crucial de l’épreuve. Le plan, tel que vous l’aurez élaboré, devra être logique et équilibré.
Impératifs à respecter
- Ainsi, on ne traite pas successivement les idées à la manière d’une liste ou d’un catalogue. Une progression logique soutient le plan.
- Les parties sont équilibrées. Certes, le correcteur ne comptera pas le nombre de lignes de chaque partie, mais sera plutôt attentif à l’harmonie globale du travail.
- De plus, on veillera à utiliser plusieurs documents dans chaque partie : la confrontation, toujours la confrontation…
Deux erreurs à éviter absolument
- Consacrer une partie à un seul document : tel document vous a semblé particulièrement intéressant et riche en informations : vous décidez de lui consacrer une partie du plan. Bel hommage, mais qui ne sera pas récompensé.
- Pourquoi ? Tout simplement parce que, dans cette partie, aucune idée ne sera confrontée à une autre.
- Des idées se répètent dans plusieurs parties : les répétitions sont à proscrire. On pourra souvent avoir des hésitations : dans quelle partie classer telle idée ? Il est certain que le doute peut parfois se présenter. Au candidat de choisir une fois pour toutes…
- Dans tous les cas, les idées ne peuvent se « promener » dans le plan : chaque idée apparait une seule fois dans la synthèse.
D. Présentation visuelle
Chaque étape du plan est marquée visuellement sur la copie. Chaque nouvelle partie est séparée de la précédente par le saut d’une ligne. Ainsi, les différentes parties apparaissent au premier coup d’œil du correcteur.
De la même façon, chaque paragraphe est marqué par un alinéa (retrait en début de ligne de l’équivalent de deux carreaux à peu près).
II. Les plans déconseillés
L’adoption d’un plan dépend surtout des idées collectées dans les documents.
Toutefois, certains plans sont particulièrement déconseillés en synthèse car ils ne permettent pas totalement d’en respecter la méthodologie.
A. Le plan chronologique
Certains corpus présentent des documents issus de différentes époques ce qui peut permettre, on l’a vu, de rendre compte d’une évolution.
Exemple : sur l’évolution de la correspondance écrite, il serait vain d’opposer des documents anciens et contemporains et donc d’adopter un plan de type :
- La correspondance avant le numérique.
- La correspondance après le numérique.
Pourquoi ? Tout simplement parce que le risque de ne pas confronter les documents est extrêmement important. On serait alors tenté de séparer les documents par époque.
Ce type de plan est donc à manier avec précaution…
B. Le plan par comparaison
D’autres corpus offrent une évidente prise de position des auteurs, de type : pour / contre…
D’autres encore peuvent présenter les avantages et les inconvénients de tel ou tel phénomène. Adopter un plan reprenant ces clivages apparents risque de mener à une comparaison plus qu’à une confrontation.
Au-delà des oppositions, il faut rendre compte dans chaque partie des divergences et convergences entre les auteurs. On risque donc ici aussi d’isoler les documents et de ne pas créer de « débat » entre les auteurs.
C. Plan basé sur le plan d’un seul document
Ce type d’organisation mettrait en avant un document au détriment des autres. Le plan doit rendre compte de toutes les idées importantes du corpus à travers une lecture croisée.
III. Quelques plans types à connaître
On comprend bien que le plan doit impérativement rendre compte de la confrontation des documents. S’il n’existe pas de solution miracle adaptable à tout corpus, on peut trouver dans les plans types une aide précieuse à la recherche du plan.
A. le plan analytique
Caractéristiques
Ce type de plan est particulièrement bien adapté aux corpus traitant d’un phénomène, d’un problème, bref d’une situation concrète.
On distingue en général :
Les constats : ce qui définit telle situation, les composantes, les acteurs.
Les causes : ce qui explique tel phénomène.
Les conséquences voire les solutions : ce que génère le phénomène et éventuellement comment y remédier.
Les trois parties ne sont pas systématiques. On peut tout aussi bien regrouper constat et causes ensemble, par exemple. Tout dépend donc de la nature des informations à trier.
Avantages et inconvénients
Ce plan permet de rendre compte d’un phénomène dans sa globalité.
Toutefois, le tri entre constats, causes, conséquences, peut s’avérer source d’erreurs pour certains.
Exemple
Pour un dossier dont le thème serait : la violence et le sport
Problématique : le sport génère-t-il de la violence ?
- Usage de la violence dans les médias de masse (causes)
- Conséquences de la violence
- Peut-on proposer d’autres logiques pour sublimer la violence de l’Homme ? (solution)
Ou encore :
- Le sport glorifie la violence (constat)
- Le public associe la compétition à un spectacle (cause)
- La violence tend à se banaliser dans les pratiques sportives (conséquence)
B. le plan thématique
Caractéristiques
On l’appelle aussi plan par catégories. Il présente les différents points de vue : le phénomène est décomposé.
On peut ainsi utiliser différents types de catégories : les sciences humaines (lecture d’une situation d’un point de vue économique, sociologique, historique…), individuel/collectif, local/national, etc.
Deux ou trois parties constituent l’ensemble.
Avantages et inconvénients
Ce plan offre la possibilité de traiter les différentes dimensions d’un phénomène.
Tous les points de vue sont proposés à travers un traitement égal. Attention, par contre, à bien catégoriser les idées : les catégories ne sont pas toujours aisément identifiables.
Exemple
Toujours sur le thème du sport, mais avec une autre problématique : comment expliquer les dérives financières du sport ?
- Le héros sportif occupe une place de premier plan dans la société (point de vue sociologique)
- Le spectacle sportif est l’objet d’importants enjeux financiers (point de vue économique)
- Les sportifs véhiculent les espoirs d’une nation (point de vue politique)
C. Le plan dialectique
Caractéristiques
Les dissertations en philosophie adoptent généralement ce plan. Il commence par présenter une idée qui est défendue : la thèse.
Une deuxième partie est consacrée à l’antithèse (le point de vue inverse).
Enfin, un troisième temps, appelé la synthèse, cherche à dépasser l’opposition des deux premières parties. Les trois parties sont donc obligatoires.
Avantages et inconvénients
Nombreux sont les étudiants à maîtriser ce type de plan. Mais, son utilisation ne peut pas être systématique. Il convient si seulement la problématique l’impose.
En effet, il suppose un débat qui structurerait le dossier : les prises de position des auteurs doivent être particulièrement marquées (et bien identifiées par le candidat).
Exemple
Problématique : Le sport est-il toujours porteur de valeurs ?
- Le sport reprend dans ses pratiques les grandes valeurs de notre société : respect, courage, solidarité…
- La compétition sportive repose sur la haine de l’adversaire et la violence.
- Les dérives du sport doivent être l’objet d’un débat et d’un encadrement plus sévère.
D. Le plan alternatif
Caractéristiques
Ce plan correspond aux deux premières parties du plan dialectique, c’est-à-dire qu’il confronte les points de vue :
- avantages/inconvénients;
- pour/contre;
- etc.
Il est souvent utilisé à l’intérieur d’une même partie.
Avantages et inconvénients
Ce plan est particulièrement indiqué quand le corpus soulève une question.
On pourra néanmoins lui reprocher de présenter un point de vue trop tranché et donc insuffisamment nuancé. Il peut également isoler les documents et ne pas favoriser la confrontation.
C’est pourquoi il est préférable de l’utiliser au sein d’une partie du plan et non comme soutenant l’ensemble du travail.
Exemple
Plan d’un paragraphe portant sur le culte de la performance dans le sport.
- Le sport permet de dépasser ses limites, de mieux se connaitre (aspect positif)
- La performance est un moteur pour les compétitions (aspect positif)
- Le culte de la performance favorise le dopage (aspect négatif)
- La performance s’étend à tous les domaines de la vie sociale et peut être source de névroses : dans la vie professionnelle et personnelle (aspect négatif)
E. Le plan mixte
Caractéristiques
Ce dernier plan type reprend différentes caractéristiques des plans précédents en les combinant.
On peut, par exemple, associer le plan par catégories et le plan analytique ou encore combiner les plans thématique et alternatif.
Avantages et inconvénients
Le plan mixte offre de multiples combinaisons et donc beaucoup de liberté.
Il est particulièrement recommandé quand on hésite entre deux plans.
Exemple
Sujet : 10% des sportifs amateurs se dopent.
- Explication de ce chiffre : causes sociologiques, psychologiques… :
reprise du plan par catégories - Conséquences de ce phénomène : sur la santé… (reprise du plan analytique).
IV. Ce qu’il faut retenir
Les propositions de plans sont multiples à première vue, mais seul le corpus décide du choix final. En effet, les idées relevées déterminent l’organisation de l’ensemble.
Un impératif à retenir : chaque partie du plan doit utiliser plusieurs documents. On retiendra également que trois parties ne sont pas formellement indispensables. L’ensemble doit être équilibré, sans disproportion notable.
Quelques conseils
Le développement de la synthèse doit :
- Montrer une gradation dans les idées : aller du plus général au particulier.
- Les parties s’enchaînent logiquement : pour cela, on utilise en début de paragraphe des connecteurs logiques montrant la progression du raisonnement.
- Des transitions entre les grandes parties du plan sont rédigées de façon à guider la lecture : ce point sera l’objet d’explications ultérieures.
- Chaque partie est constituée d’au moins deux paragraphes.
Attention : quoique ou quoi que ?
Erreur assez courante dans les copies… quoique un moyen simple de l’éviter existe !
- QUOIQUE = « malgré le fait que » ð on peut le remplacer par bien que
Ex. : Il ira en cours quoiqu’il soit malade (= bien qu’il soit malade) - QUOI QUE = quelle que soit la chose que
Ex. : quoi qu’il dise, fasse, écrive, etc.
Quoi que s’emploie notamment dans les expressions : quoi qu’il en soit, quoi que ce soit
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Mis à jour le 12 décembre 2023